L'amour des livres #05 : Alys Archambeau

Spécialiste de la fabrication, Alys Archambeau, d'Imago Publishing, nous a confié les secrets de sa relation aux ouvrages. 


Peux-tu en quelques mots te présenter et expliquer ton parcours professionnel ?


Après une première expérience éprouvante côté éditorial, j’ai fait un BTS en alternance pour devenir fabricante. J’ai testé la fabrication en interne chez l’éditeur et je suis maintenant du côté obscur, côté « fournisseur », et j’ai le plaisir de pouvoir travailler sur des types d’ouvrages variés, pour de nombreux éditeurs très différents. Selon le niveau d’expérience de ceux-ci, je peux être amenée à les conseiller sur l’aspect technique de leur projet voire à suggérer des idées. Ou bien simplement gérer le budget et le planning, qui restent les nerfs de la guerre dans la fabrication !


En quoi les livres font-ils partie de ton quotidien ?


Ce sont principalement des compagnons de voyage. J’ai toujours un livre à la main dans les transports en commun, et entre les métros, trains de banlieue et TGV, le nombre d’heures de lecture hebdomadaires monte vite…


Quel est ton premier souvenir de livre ?


Porculus ! En CP, ma classe apprenait à lire avec ce livre. J’ai su lire très vite et comme je connaissais le livre par cœur je me cachais derrière ma trousse pour lire d’autres ouvrages… jusqu’à ce que la maîtresse m’explique que ce n’était pas la peine de me cacher pour lire !


Quels sont les trois livres dont tu ne te séparerais pour rien au monde ?


Comme elle est cruelle cette question ! Je vais en choisir trois, mais je le regretterai d’ici quelques secondes… 
La dame numéro treize de José Carlos Somoza. 
Les garennes de Watership Down de R.G. Adams (qui n’existe que dans des versions de poche très laides, et dont je viens d’apprendre la réédition prochaine par Monsieur Toussaint Louverture, maison qui réalise des ouvrages très agréables… tout vient à point à qui sait attendre !). 
Et une édition de Robin des bois reliée main qui appartenait à ma mère quand elle était petite. Enfant, je la considérais comme la seule vraie version, car ma mère étant pour moi vieille comme Mathusalem, ce livre devait exister à la naissance du monde… Et en plus Robin meurt à la fin, on n’est pas chez Disney, c’est pour de vrai !


Quelle est la première chose que tu fais quand tu prends un livre en main ?


Je regarde le façonnage et les matériaux utilisés, et, si c’est un illustré, la qualité d’impression. S’il est vraiment beau, j’avoue que par jalousie je jette un coup d’œil au nom de l’imprimeur et je ronchonne.


Livres papier / livres numériques : complémentaires ou contradictoires ?


Complémentaires, mais clairement pas à parts égales… Je comprends l’utilité du livre numérique pour des ouvrages de référence comme en droit ou en médecine, mais je ne lirai jamais un livre numérique pour le plaisir !