Dans le processus éditorial, le volet "correction" est loin d'être négligeable. Aux éditions Pyramyd, nous avons la chance de collaborer avec une petite équipe de correctrices externes fort sympathiques ! Rencontre avec l'une des plus fidèles, Maud.
Peux-tu nous résumer ton parcours professionnel et ce qui t'a conduit à la correction ?
Après huit ans passés au Muséum national d’histoire naturelle en tant qu’éditrice/maquettiste/correctrice/fabricante... sur des contenus trèèèèès scientifiques, j’ai eu envie d’essayer autre chose et de partir travailler dans la presse. Pour changer d’horizon, m’ouvrir à d’autres sujets, avec le secret espoir d’intégrer la rédaction d’un magazine de ciné.
C’est comme ça que je suis devenue SR pigiste dans un groupe de presse. C’est-à-dire pas à temps complet. J’ai donc eu rapidement besoin de trouver des clients, en édito, en maquette, en correction… Mes dernières années de cours étant déjà loin derrière moi, j’ai suivi une formation en correction au CEC (qui avait le net avantage pour moi de proposer une formation à distance), histoire de me remettre à niveau.
Par le bouche à oreille, grâce à mes copines, ou en laissant mon CV sur des sites comme l’Asfored ou Categorynet, j’ai réussi à trouver des clients, éditeurs ou groupe de presse. C’était en 2009, le statut d’auto-entrepreneur nouvellement créé m’a bien aidée, l’inscription est hyper facile, rapide, sans trop de papiers à fournir ou à remplir (ma phobie !).
Pyramyd a été l’un de mes premiers clients. J’ai commencé sur des titres de la collection Design&Designer, et depuis, entre nous, c’est une histoire qui dure !
Aujourd’hui, je ne suis plus dans la presse, je divise mon temps entre la correction et l’édition.
Comment définirais-tu ton métier ?
Être correctrice, c’est traquer les fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, de typo, sur tout type de textes, de la recette de cuisine au rapport d’activité d’un ministère, du programme d’un festival de cinéma au manuel de maths 4e, d’un roman érotique à un magazine de catch… On peut être amené à réécrire des phrases mal construites, inventer des titres, rédiger des chapôs, changer la personnalité d’un personnage en réécrivant les dialogues… C’est vaste, tout dépend de ce que veut l’éditeur. Le plus difficile est de savoir où s’arrêter !
Être correctrice, c’est aussi être garante de la cohérence globale des textes, vérifier les informations, alerter au moindre doute, même si parfois on a l’air bête… Le plus important : toujours se remettre en question, ne rien prendre pour acquis.
Pour finir, la correctrice vérifie sommaire, titres courants, index (ma 2e phobie), et tout un tas de petits bidules invisibles à l’œil nu mais qui font parfois toute la différence ! (des colonnes bien alignées, des phrases bien équilibrées, du gras au bon endroit, des blocs de la bonne taille…)
En ce qui me concerne, l’image de la correctrice armée de son stylo rouge et entourée de ses dictionnaires est toujours vraie ! Pas de musique, pas de radio, on reste concentré sur le texte. La moindre seconde d’inattention, et c’est peut être une faute qu’on a loupée et un client pas content !
Qu'est-ce que tu préfères dans l'activité de correctrice ?
Tout ce que j’ai dit plus haut, sauf les index. Si en plus le contenu m’intéresse personnellement, c’est tout bénéf.
Y a-t-il une spécificité à corriger des ouvrages Pyramyd ?
Non, pas vraiment. En correction, il existe des règles strictes qu’on peut appliquer à tous les contenus. J’ai même corrigé un manuel de latin il y a quelques années. Comme les livres de Pyramyd sont pour la plupart des ouvrages richement illustrés et documentés, c’est beaucoup de vérification d’info, et de vigilance sur l’adéquation textes / images.
Quel est ton favori au catalogue des éditions Pyramyd ?
Je suis fan de street art, de graffiti. Alors mon préféré, parmi les sorties récentes, c’est Street Art XXL. J’adore aussi Le Livre qui a du chien, une très belle découverte, alors que j’ai hyper peur des chiens et que je ne les aime pas. Les livres de L’Atlas et de Koralie sont top (et pas que pour les enfants !), et bien sûr la collection "ça, c’est…", des textes bien écrits, accessibles, qui n’abreuvent pas le lecteur de titres d’œuvres et d’années qu’on oublie aussitôt le livre refermé.