On aime travailler avec... #10 : Laurence Seguin

Aujourd'hui, c'est Laurence Seguin, fidèle traductrice des éditions, qui répond à nos questions.

Peux-tu nous résumer ton parcours professionnel et ce qui t'a conduite à la traduction ?


Je me suis intéressée à la traduction dès le collège… lorsqu’au détour d’une fiche de l’ONISEP, j’ai découvert l’ESIT. Mais je pensais que cette école, qui me semblait surtout axée sur l’interprétariat, n’était pas pour moi ! Pourtant, après une licence LEA, j’ai passé le concours d’entrée section traduction où j’ai été admise. Depuis mon diplôme, je baigne dans la traduction…
Affiliée à l’URSSAF, j’ai débuté par la traduction « technique » (catalogues d’outillages, normes AFNOR, rapports économiques, etc.) en travaillant à domicile. Au cours de cette première expérience professionnelle, j’ai traduit quelques ouvrages (vin, Bauhaus) pour l’éditeur allemand Könnemann. Ensuite, j’ai travaillé pendant une courte période en tant que traductrice technique en entreprise.
J’ai mis un terme à cette deuxième expérience professionnelle après la naissance de ma première fille. J’ai décidé de changer de voie et de travailler exclusivement pour l’édition. Cela fait maintenant 14 ans que je travaille en affiliation avec l’AGESSA en tant que traductrice d’édition.


Comment définirais-tu ton métier ?


Dans 90 % des cas, le métier de traductrice est exercé en indépendant, ce qui implique bien souvent de travailler seul. Il demande donc discipline et rigueur pour s’obliger à tenir un rythme de travail parfois soutenu.
La traduction peut être un métier exigeant qui nécessite de se remettre souvent en question. À ce titre, les années d’expérience sont précieuses car elles forment un « matelas » de confiance indispensable pour un travail serein.
Pour autant, on n’arrête pas de progresser et de s’améliorer. Je compare souvent le traducteur au bon vin. Comme lui, il ne cesse de se bonifier mais il faut veiller au moment où il est sur le point de se transformer en vinaigre… cela veut dire que l’heure de la retraite a sonné !
Autre conséquence du travail en indépendant, la solitude. On travaille chacun chez soi, avec peu de contacts avec d’autres traducteurs. Paradoxe de cette époque ultra-communiquante, je vois rarement mes propres clients ! Sur le plan personnel, le risque de voir sa vie sociale diminuer comme peau de chagrin est aussi bien présent si l’on ne prend pas soin de garder contact avec ses amis !
Toutefois, travailler en indépendant présente aussi des avantages, notamment celui d’être libre de s’organiser. On peut tout aussi bien décréter une après-midi « off » ou à l’autre extrême, travailler un week-end entier. Quand on a des enfants et/ou des ados, on peut être davantage présent auprès d’eux, ce qui n’est pas négligeable.


Qu'est-ce que tu préfères dans l'activité de traductrice ?


Premièrement, j’apprécie de pouvoir m’organiser comme je le veux et de ne pas dépendre d’une hiérarchie qui me dicte ma façon de travailler.
Deuxièmement, la phase de recherche est peut-être celle que je préfère car elle permet souvent de m’enrichir sur le plan personnel. J’apprécie aussi énormément la variété des sujets (architecture, design, peinture, quilting, parmi beaucoup d’autres thèmes) qui m’évite de me lasser de mon métier.


Y a-t-il une spécificité à traduire des ouvrages Pyramyd ?


Bien souvent, les ouvrages Pyramyd sont d’un niveau technique assez relevé qui rend la phase de recherche absolument indispensable. Il faut impérativement savoir de quoi l'on parle pour bien traduire les textes mais c’est ce qui rend justement leur traduction intéressante ! Hormis quelques rares auteurs « qui se regardent écrire », les textes sont bien rédigés et les raisonnements fluides. L’attitude bienveillante et compréhensive des éditrices, Christelle et Céline, permet aussi un travail serein et abouti.


Quel est ton favori au catalogue des éditions Pyramyd ?


J’ai du mal à dégager un favori ultime parmi tous les ouvrages que j’ai traduits mais j’avoue avoir un faible pour Le grand livre de la céramique ou L’Art des motifs islamiques. Quels beaux livres !