Cette semaine, c'est Jeanne Chausson, l'une des auteures de À la découverte des arts visuels, qui répond à notre questionnaire !
Votre premier souvenir lié aux éditions Pyramyd ?
C’est en allant suivre un stage rue Turbigo, il y a sept ans, que j’ai fait connaissance des éditions. Les ouvrages étaient alignés près de la machine à café. Le stage (logiciel Flash ) était passionnant, les livres aussi.
Votre livre fétiche dans notre catalogue (en dehors du vôtre !) ?
Le grand livre de la gravure d’Ann d’Arcy Hugues et Hebe Vernon-Morris. En 1996 et 1997, j’ai suivi les cours d’Alain Cazalis à l’école Duperré. Puis j’ai acheté une presse à épreuve permettant d’imprimer mes blocs de bois gravés. Cette technique oblige d’une part à organiser l’image en couches colorées successives et aussi à styliser le dessin. Ce livre regroupe des informations pratiques et présente aussi les œuvres de nombreux artistes ainsi que leurs recherches et leurs techniques.
Un mot pour définir les éditions Pyramyd ?
C’est difficile, mais peut-être "exigeantes", "curieuses" ou "diverses"...
Et, en dehors de Pyramyd maintenant, si vous étiez (ou que vous deviez choisir)...
...un lieu culturel ?
Le Centre Pompidou. C’est un lieu plurifonctionnel où il est possible de passer des journées passionnantes ; lieu de rencontres entre les différentes formes d’art, de la peinture et la sculpture au cinéma et à l’architecture, en passant par la musique et la lecture. On y revoit des œuvres et on en découvre d’autres qui bousculent nos préjugés. C’est formidable ! Le bâtiment, pourtant extraordinairement visible dans le quartier se fait oublier une fois qu'on y entre. Au rez-de-chaussée, on oublie l’aspect froid du métal grâce aux multiples enseignes. Ses parois verticales mobiles et blanches sont modulables au gré des installations : ici, tout est au service de l’art. Je regrette pourtant parfois qu’il n’y ait pas de lieu confortable pour s’installer, se reposer, prendre le temps de faire sien ce qu’on vient de voir ou d’entendre.
© Manuel Braun
...une œuvre d’art?
L’hiver paysage 1 de Wassily Kandinsky. Au début du XXe siècle, Kandinsky retrouve ses amis à Murnau pour des moments qui me semblent fantastiques : chercher ensemble à faire évoluer leur peinture. Il peint des toiles aux teintes intenses et contrastées et juxtapose des touches de couleurs vives. Placée presque au centre du tableau, la petite maison jaune attire le regard et, en même temps, elle se fond dans les collines. J’aime être continuellement surprise par un même tableau, et ce paysage éveille en moi un réel enthousiasme : tout s’y combine de façon dynamique, impossible à mémoriser. Ce début de siècle a été incroyablement riche un peu partout en Europe. Cet élan, brisé par la grande guerre, m'émeut particulièrement.
...un artiste ?
Pierre Bonnard. Je n’aimais pas ce peintre dont les couleurs me paraissaient mièvres. Mais après avoir vu ses toiles dans différentes expositions, il m’intéresse de plus en plus. C’est un peintre curieux qui explore ; il s’est d'ailleurs aussi intéressé à la sculpture, aux affiches et à l’illustration. Il y a quelque chose de mystérieux chez cet artiste : la gaîté de sa gamme colorée et la présence fantomatique de ses personnages m'intriguent. Ses thèmes (le quotidien, l’intime), ses compositions décalées (la perspective chahutée, les personnages tronqués ou fondus dans les murs, les séries de plans abondamment fleuris) ou ses jeux colorés : tout, dans l’œuvre de Bonnard, m’attire m’émeut.
Pierre Bonnard, Grande salle à manger sur le jardin, 1934-1935
...un site internet ?
Il y en a deux, ceux de mes filles : Julia, illustratrice (www.juliachausson.com) et Elsa, comédienne (www.lasensible.com).