On aime travailler avec... #05 : Des Signes

Aujourd'hui, on vous présente le talentueux duo Des Signes, Élise et Franklin, pour une présentation à deux voix.

Qu'est ce qui vous a conduit au graphisme ?


Nous nous sommes rencontrés aux Arts décoratifs de Paris sans savoir au départ quelle voie nous voulions emprunter. Nos sensibilités communes et complémentaires, comme le goût pour la composition, les couleurs, la construction, la géométrie, l'abstraction, l'architecture et les arts en général, nous ont réunis dans une volonté forte de fonder notre propre studio. Confronter nos points de vue, nos inspirations et nos références était pour nous la meilleure manière d'envisager la création graphique ; de façon transversale et collaborative.
Donner naissance à un projet est un parcours dans lequel différentes composantes sont assemblées et disposées comme les pièces d'un puzzle. C'est aussi pour le jeu d'imbrication, entre commande et création, pour la recherche de solutions justes et fortes que nous nous sommes orientés vers le graphisme.

Avez-vous un "style" graphique ? Comment le définiriez-vous ?


Repérés pendant nos études, nous avons très vite travaillé au sein de studios (Jean Widmer, Philippe Apeloig, Ruedi Baur...), ce qui ne nous laissait que très peu de temps pour l'expérimentation libre.
En créant notre studio, nous avons pu insuffler au travail de commande des partis pris graphiques personnels à la fois reconnaissables et évolutifs.
La typographie est devenue un vecteur créatif essentiel dans notre travail.
Nous sommes convaincus du lien qui unit graphisme et art. Avec le temps, nos travaux sont marqués de spécificités propres à Des Signes : des constructions, trames et vibrations typographiques, des jeux d’opacité, de couleurs et de transparence, de stratifications et de superpositions.
En plus du style, nous accordons beaucoup d'importance au sens que véhiculent nos créations.
À partir de l'ADN de chaque projet, nous créons des concepts identitaires et distinctifs. Identités visuelles, signalétiques et éditions bâtissent différents niveaux de lecture en se construisant plan par plan. Notre écriture crée des projets où l’esthétique du message compte autant que son idée fondatrice.

Quelles sont vos références, vos modèles, vos inspirations ?


C'est d'abord dans nos voyages que notre source d'inspiration prend racine (Tokyo, Berlin, Moscou, Los Angeles, Anvers, Hong Kong...). À partir de lieux que nous visitons (fondations, librairies, musées, galeries, restaurants, boutiques...), et dont nous analysons les identités visuelles, signalétiques et interfaces multimédia, nous constituons un ensemble de documents et photographies qui vient ensuite nourrir nos réflexions.
Le design graphique et l'art contemporain sont des sources d'inspiration évidentes, comme les installations d'Olafur Elliasson, Sabina Lange et Daniel Baumann, Sol Lewitt, Mark Rothko, le travail de Karel Martens, Leonardo Sonnoli, les œuvres de Gerhard Richter, Bridget Riley, Henri Jacob...
Certains mouvements artistiques constituent des références inépuisables.
Des influences constructivistes qui donnent une importance essentielle aux volumes et aux lignes, comme le travail de Rodchenko, Lissitzky, Mies Von der Rohe ou Mondrian.
Les arts optique et cinétique utilisent les notions de mouvement, de contrastes, d'entrelacements de lignes et de vibrations, procédés graphiques que nous affectionnons particulièrement.
Nous nous référons également à certaines œuvres d'art moderne ou surréaliste, comme celles de Joan Miró, Wassily Kandinsky ou encore Paul Klee, qui prônent la naissance de formes nouvelles et utilisent la déstructuration et la spontanéité comme vecteurs créatifs.
Ces aspirations orientent de plus en plus nos projets, dans notre rapport aux mots, à la composition, l'abstraction et la typographie.

Quelle a été votre première collaboration avec les éditions Pyramyd ?


Ouvrage photographique, Dans l'objectif de JR a été notre première collaboration avec Pyramyd. Nous avons crée une édition à la manière d'un livre d'art destiné au jeune public.
Un univers visuel teinté de vert fluorescent dynamise le contenu par l'alternance des pages et des textes colorés. Conçus pour faciliter la lecture, les textes sont aérés et ponctuent le fil des pages à la manière de citations. Nous avons retravaillé une typographie et l'avons pourvue d'un effet de pliage, faisant directement écho au travail de JR et au cahier d'activité à base de stickers intégré à la fin du livre. Ces plis rappellent celui de l'affiche en train d’être collée et contribue à donner un aspect « work in progress » à l’ouvrage, où le lecteur accompagne l’artiste du début à la fin du projet.

Si vous deviez définir en un mot le travail avec Pyramyd ?


Confiance.