Rencontre avec Katya Tylevich

Autrice des textes de L'Oracle de l'art, Katya Tylevich est venue nous parler de sa passion pour l'art et de ce projet hors-norme de jeu. 

 

Pouvez-vous s’il vous plaît vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Mon parcours s’est fait dans la littérature et l’écriture de fictions (principalement des nouvelles), mais j’ai toujours baigné dans l’art, je viens d’une famille d’artistes, cela m’a lavé le cerveau ! L’art a toujours fait partie de nos conversations et de nos débats de tous les jours. C’est ce qui a inspiré mes écrits.

Une grande partie de mon travail actuel, qui recoupe parfois la fiction, comprend des livres et des projets avec des artistes, comme Marina Abramović, Michaël Borremans, Barry McGee ou Todd Hido. J’ai tendance à aborder chaque projet avec une sorte de syndrome de Stockolm pour l’art, je sympathise avec.

Avec mon frère, Alexei, j’ai fondé Friend & Colleague, une plateforme de publication, de fiction et de projets particuliers. Notre travail a été exposé au Storefront for Art and Architecture, à la Neutra VDL House, au Wende Museum, et à la Biennale d’architecture de Venise de 2018.

Nos projets de films comprennent une série drôle et étonnante disponible sur le site d’Elephant, avec Friedrich Kunath, Edgar Arceneaux, Carl Hammoud et Asher Hartman.

 

Comment avez-vous conçu cet Oracle de l’art ?

J’ai travaillé avec l’éditeur britannique Laurence King sur plusieurs ouvrages, dont My Life as a Work of Art, que j’ai co-écrit en 2016. C’est eux qui sont venus vers moi pour me proposer ce qu’ils ont appelé un « projet un peu fou ». Mais cette folie m’a semblé tout à fait saine ! Nous avons alors commencé à concevoir L’Oracle de l’art.

Ce projet me plaisait car il permettait à la fois de prendre l’art au sérieux et de laisser une grande place à l’humour. Pour moi, l’art possède un côté mystérieux, voire mystique, grâce à sa capacité à créer des moments rares, pendant lesquels ceux qui le regardent peuvent transcender la trivialité du quotidien. Bien que j’écrive moi-même sur l’art, je trouve que certaines des réponses les plus puissantes à l’art ne sont pas faciles à exprimer. Ce projet m’a offert une nouvelle façon de parler de l’art et de ce qu’il y a autour.

 

Pourquoi est-il intéressant de questionner les artistes au sujet de notre vie ?

Le fait de se connecter à une œuvre d’art peut paraître surnaturel ou religieux. Nous pourrions y chercher une signification, des signes et un but. Ou simplement, parfois, de la compagnie. D’une manière ou d’une autre, les œuvres puissantes semblent comprendre là où les humains échouent.

 

Quels sont vos projets en cours ?

Laurence King a publié cette année mon deuxième oracle, celui du succès. Sur les mêmes principe et format que L’Oracle de l’art, il se concentre sur la « carrière » et les conseils de réussite d’individus comme Emma Goldman, Takashi Murakami ou Karl Marx.

Je prépare par ailleurs un livre avec Gus Van Sant pour 2021, et deux vastes et enthousiasmants projets, toujours chez Laurence King, avec Marina Abramović.