Rencontre avec Marie Guibert-Matt et Charlotte Vannier

Celles qui nous proposent de façon décomplexée de nous faire un mec sont venues répondre à quelques unes de nos questions, pour fêter la sortie de leur ouvrage aux éditions Pyramyd. 

 

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer votre parcours ?

Charlotte : Après des études à Penninghen puis à l’ECV, je suis devenue graphiste indépendante pendant de longues années. Mais le loisir créatif, passion qui remonte à mon enfance, a toujours fait partie de ma vie d’une manière ou d’une autre. C’est donc tout naturellement que j’ai troqué, au fil du temps, l’ordinateur contre des ciseaux, des aiguilles, du papier, de la laine, etc. Aujourd’hui, le loisir créatif n’est plus mon activité principale mais je suis toujours partante pour réaliser des petits projets éditoriaux qui sortent de l’ordinaire.

 

Marie : Je me suis dirigée vers des études de joaillerie à Paris, puis j’ai pratiqué plusieurs années mon métier de dessinatrice dans de grandes maisons de luxe. Après un accident de vie à 30 ans, j’ai décidé de me consacrer uniquement à mes passions : crocheter, concevoir mes propres modèles et les faire éditer. Je suis naturellement devenue autrice de livres de techniques (crochet, pâte polymère, activités pour enfant).

 

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre pas comme les autres ?

Marie : J’avais le sentiment d’avoir fait le tour, j’étais un peu fatiguée de proposer des châles et des doudous. J’avais envie d’aborder d’autres sujets avec mon crochet, des sujets plus modernes que l’on n’attend pas forcement dans ce domaine. Inventer un livre de crochet féministe, c’était un super challenge très motivant, plus en adéquation avec ma personnalité.

 

Charlotte : C’est un peu la lassitude que je ressens autour des loisirs créatifs, mais c’est surtout la réalisation de mon livre Ceci n’est pas un pull, le tricot et le crochet dans l’art contemporain édité chez Pyramyd qui m’a ouvert les yeux. Crocheter ? Tricoter ? Oui, mais pas des chaussons ou des napperons ! Tous ces artistes contemporains qui utilisent le fil en tricot ou en crochet ont véritablement apporté un souffle nouveau. Et c’est cette véritable bouffée d’air frais qui m’a fait dire que le loisir créatif pouvait lui aussi bénéficier de ce formidable renouveau. Par ailleurs, je mesure la difficulté qu’on certain(e)s à trouver l’âme sœur, le mec idéal. De plus, j’avais envie de redonner du pouvoir à la gent féminine en leur disant « Fais-toi un mec ! » : c’est toi qui décides, c’est toi qui as le pouvoir !

  

Pour la préparation du livre, vous vous en êtes fait beaucoup, des mecs ?

Charlotte : Des tas ! Plus sérieusement, aucun. J’ai la chance de me faire un mec au quotidien depuis 8 ans avec lequel je partage tout puisque nous travaillons aussi ensemble. C’est mon homme (presque !) idéal, mais celui-là, je ne l’ai pas fait. Je n’en ai pas eu besoin !

 

Marie : En coton et en fil, oui, beaucoup et avec grand plaisir. Mais avec une ado et deux chats, j’ai suffisamment de personnes à élever chez moi pour l’instant...

 

 

 

Avez-vous un chouchou parmi les mecs du livre ?

Charlotte : Oui évidemment ! Mon chouchou, c’est le père de famille débordé. Ce mec-là, il fait partie de mon entourage. C’est mon voisin, mon cousin, un pote, un ex… je le connais bien ! J’ai un petit faible aussi pour le rappeur et le rocker que je trouve assez attendrissants sous leurs faux airs de brutes. Et aussi le hipster pour lequel je me suis inspirée des fringues de mon mec.

 

Marie : Comme Charlotte, le père de famille débordé est mon préféré. Il faut croire qu’il sait parler aux femmes. J’aime aussi énormément le designer smart product, que je trouve très élégant avec sa pointe de féminité.

 

 

Combien d’heures de travail représente la confection d’un mec et de ses accessoires ?

Marie : Comme dans la vie réelle, se faire un mec de qualité demande un peu de temps. Et comme dans la vie réelle, c’est un véritable plaisir aussi. Tout dépend de son niveau de crochet et de sa patience, mais ça reste un projet réalisable en quelques jours.

 

Charlotte : Pas mal de temps, mais en amour on ne compte pas ! Non sérieusement, en quelques jours, on peut se faire un mec. En fait, ça prend beaucoup moins de temps que de s’inscrire sur un site de rencontre, de tchater, d’aller aux rencards et d’attendre des mois pour être sûre que ce sera le bon, l’homme idéal. Et l’avantage de nos mecs crochetés, c’est qu’on ne risque pas de s’engueuler avec !

 

 

 

 

Quels sont vos prochains projets aussi fous à venir ?

Marie : Regarder ma fille pousser, écrire d’autres livres, crocheter encore et toujours et envisager d’autres tatouages.

 

Charlotte : Un tome 2 ! Nous avons déjà l’idée !

 

 

Les créations de Marie sont à retrouver sur son site.