Christelle Doyelle, notre éditrice

À l'occasion des 20 ans des éditions Pyramyd, Christelle Doyelle, notre éditrice, évoque des livres, des rencontres et des valeurs. 

 

Que fais-tu au sein des éditions Pyramyd ? Quelle pourrait être une journée type ?

Je fais partie de l’équipe Pyramyd depuis 2009. J’y occupe la fonction d’éditrice, mais étant donné la petite taille de notre structure, mes responsabilités dépassent les fonctions éditoriales et touchent également aux domaines de l’administratif, de la presse, du commercial, de la communication…
Le point commun de mes journées de travail est d’être uniques en leur genre et toujours différentes de celles qui les ont précédées !

 

Si l’on devait imaginer une journée type, elle commencerait par l’envoi d’un tableau de commandes à nos entrepôts pour les clients de notre boutique en ligne et par le traitement de quelques e-mails. Suivrait une réunion en visio avec Céline et un graphiste avec lequel nous avons plaisir à collaborer régulièrement. Il y aurait ensuite quelques corrections à valider auprès d’un imprimeur, un post à publier sur les réseaux sociaux, un client à renseigner par mail et un brainstorming autour du titre d’un ouvrage à venir. Bien entendu, une pause déjeuner (running gag), puis un temps consacré à de l’éditorial pur. Relecture d’un chapitre de manuscrit, corrections du texte et échange avec son auteur.trice autour de certaines questions. Viendraient enfin une discussion avec un journaliste qui aurait besoin d’éléments pour un article à venir sur un de nos ouvrages, et la préparation d’une réunion avec les représentants d’Harmonia Mundi, qui dispensent la bonne parole à propos de nos livres chez les libraires.

 

Comment définirais-tu les éditions Pyramyd ? Y a-t-il une marque de fabrique particulière ?

Il est toujours difficile de définir une maison à laquelle on appartient depuis si longtemps et dont la production nous est si familière. Mais il me semble vraiment que ce qui est immuable chez Pyramyd, quel que soit le sujet abordé et même aujourd’hui le support (puisque nous commençons à publier des jeux), c’est une exigence de qualité alliée à une accessibilité. Nous avons, je le crois, toujours réussi à garder cet équilibre entre des textes et un graphisme impeccables d’une part, et un refus absolu du jargon ou de l’entre-soi d’autre part. Que l’on parle photographie, design graphique, cuisine ou tatouage, nous essayons toujours de le faire avec les mots justes et des visuels qui enrichissent le propos.

 

Je crois aussi que, particulièrement ces dernières années, nous sommes parvenues à intégrer dans nos productions, comme dans notre manière de les réaliser, de plus en plus d’éthique. Cela passe par notre rapport au travail, à nos collaborateurs, à nos sujets. Nous avons pour ambition de faire des livres utiles et qui permettent à leur manière de transmettre des valeurs qui nous sont chères.

 

Quel est le projet le plus enthousiasmant sur lequel tu as travaillé au cours de ces dernières années ? Et le plus déprimant ?

J’ai la chance, que je mesure, de ne jamais avoir trouvé déprimant un livre sur lequel j’ai travaillé. Ce sont plutôt certaines tâches qui sont parfois fastidieuses (je pense à la réalisation d’index ou à des heures de copier-coller à cause d’un changement de logiciel entre deux versions d’un livre…). Mais les sujets en eux-mêmes ont toujours leur intérêt !

 

Des projets particulièrement enthousiasmants, il y en a à la pelle ! Mais si je devais en retenir un de ces derniers mois, ce serait Illustrateur jeunesse : un vrai métier, de Valérie Belmokhtar. Car l’autrice possède une rare force de travail et que c’est un plaisir d’échanger avec elle. Car ce livre m’a vraiment tenu compagnie pendant le premier confinement, au printemps 2020, comme une fenêtre ouverte sur le monde de l’art et de la culture. Car le graphiste qui a réalisé la mise en page, Philippe Brulin, est un collaborateur aussi charmant que talentueux. Et car brasser au quotidien ces incroyables illustrations de l’univers de la jeunesse tient presque du rêve éveillé !

  

Comment imagines-tu les 10 prochaines années ?

J’imagine 10 années encore plus créatives que les précédentes. Ou nous continuons à explorer nos thématiques favorites, tout en restant curieuses face à de nouvelles tendances. Ou le livre reste au cœur de notre métier, mais s’accompagne d’autres types de création. Ou notre goût du travail bien fait avance toujours main dans la main avec une immense joie et une indépendance que nous chérissons.

 

Photo © Olivier Marty